schizophasia

De la schizothymie à la schizophasie

Mardi 24 janvier 2012 à 17:03

Du fin fond de ma nuit, je cherche à faire écho au passé, je cherche les spectres grimaçants, les voir apparaître et leur cracher à la gueule.
Comme si je pouvais tout recommencer.
Ce ne sont que des clichés, des mots.
Il m'a toujours manqué les faits. Pourquoi tout est toujours si abstrait, lorsque les gens parlent ?
Il ne s'agissait pas seulement d'idées, mais plutôt d'absence, de cris et de violence. Ce n'est pas abstrait, cela. Ca vous déchire, ça vous dévore le coeur et les entrailles. 
Je n'ai pas mal à l'âme, j'ai mal au ventre. 
A cause de vous, à cause de toi.

Jeudi 12 janvier 2012 à 21:41

Envie de dire les mots, envie de les redire, envie de capter son regard, et son sourire qui ne ment pas. A moins que. 
Le mien ment si souvent. 

J'aurais envie de lui dire la magie, sa présence, comme un rêve. Le fait que je ne pense qu'à lui.
Et ensuite ?

Pourquoi ne pas ? 

La peur du non-partage.

Encore une fois, l'égocentrisme.

J'ai regardé du côté des nuages, tout à l'heure. Il n'y avait rien des cimes enneigés sur lesquelles tu m'as emmenée.

Prendre le train du matin. Le matin de la vie. Ca aura duré deux jours, et puis quelques autres, enfouis dans mon cerveau.

Mercredi 4 janvier 2012 à 17:55

Dis-moi comment, dis-moi pourquoi, donne moi le temps d'aligner les mots pour qu'ils te plaisent. 
Je les tordrai dans tous les sens, s'il le faut. Pour que tu puisses croire que je t'aime, que je tiens à toi, que je veux ce que tu croiras me donner, en plus de ce corps, de cet instant.
Ou alors, dis-moi simplement oui. Vite. Cela ne durera pas plus d'une nuit, ou bien même quelques minutes, dans la journée, alors autant gagner du temps, en amont.

Lundi 19 décembre 2011 à 21:35

Ecorcher les doigts pour faire mine d'être ce qu'on est. Mimer son intérieur en faisant semblant de se moquer, expliquer comment surjouer la dépression. Qu'est-ce qu'on se marre.

Les conversations et la ville qui s'enroule, la lueur des bougies, à peine deux euros la bière, ça vaut le coup d'enquiller. A côté, deux moches discutent. Une explique qu'elle ne fera plus l'amour, c'est bien trop bestial. Il y a ceux qui baisent et il y a ceux qui parlent. 

Je n'ai pas assez bu, je ne suis pas encore assez méchante pour démontrer aux gens leur bêtise. Se contenter de sourire.

"Je suis au-dessus de ça, le sexe c'est derrière moi, je suis une intellectuelle, moi".

Et puis rire en sautant dans les flaques. Les lumières sales. La proximité des autres, l'envie de disparaître, un instant. Une éternité.
 

Dimanche 18 décembre 2011 à 19:34

Se perdre dans ces pages lumineuses et si sombres à la fois, la promesse d'une rayonnante existence, et la déportation au bout de la ligne. 

Un dimanche de mémoire, un journal, ses mots à elle, et mes larmes, des années après.

La folie humaine, la terreur, le désespoir hurlant, et ces lignes et ces lignes de courage, de réflexion, de pensées, lorsque tout semble concourir au même endroit, à la torture et à l'assassinat. Ou se loge la peur ? Cet amour de la vie, cette force.

Cette voix qui crie qu'elle souffre parce que les autres souffrent, qui hurle sa compassion, qui renie l'orgueil et rejette la pitié, qui ne joue pas de rôle et reste si digne.

L'admiration que j'ai pour elle, et tous ces mots qui restent bloqués dans la gorge, des heures après avoir achevé la lecture. Cette sagesse, alors qu'elle n'a qu'une vingtaine d'années.

L'angoissant sentiment qu'il ne devait pas y avoir tant de personnes qui lui ressemblent. La peur site vite occultée de se demander ce que j'aurais fait, à sa place. Se sentir coupable. Ne pas être en mesure de répondre.

Espérer qu'on n'aura jamais à le savoir. 


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